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19 - Elargissement symétrique de sommet  - Description p.349
 
Les figures d’élargissement encore appelées « broadning formations » sont des structures oscillantes délimitées par deux lignes de tendances.

À la différence des triangles, qui sont des structures convergentes, les broadning formations se caractérisent par une évolution divergente des deux droites de tendance.

Par conséquent, les oscillations sont de plus en plus amples contrairement aux triangles. Certains parlent de « triangle ouvert » pour qualifier ces structures, mais ce terme me paraît impropre et source de confusion, d’autant que la psychologie qui sous-tend la figure est très différente de celle des triangles.

Vous verrez également parfois utiliser le terme de « expanding triangle » dans la littérature anglo-saxonne.
L’élargissement symétrique est la plus connue des figures d’élargissement. Je l’appelle symétrique par analogie au triangle, car la direction générale de la figure est globalement alignée sur l’horizontale.

Il existe en fait deux lignes de tendances, mais celles-ci divergent presque symétriquement par rapport à l’horizontale, dans deux directions totalement opposées.

Ainsi la résistance est oblique haussière, donc dirigée vers le haut et le support est oblique baissier, dirigé vers le bas.

L’action doit évoluer par oscillations entre ces deux lignes de tendance, celles-ci contrairement aux triangles étant de plus en plus amples.
Deux points doivent être au minimum touchés sur chaque ligne de tendance.
     

     
Ici, le sens de sortie est assez aléatoire se faisant pour 53 % par le haut et 47 % par le bas, soit pratiquement du 50/50, sur les 189 formations étudiées par T. Bulkowski.

Nous sommes donc loin du comportement de retournement quasi systématique que l’on prête classiquement à ces figures. La durée de ces figures est de l’ordre de deux mois.

Il est parfois constaté, après quelques points de rotation, une dérive latérale du cours à l’intérieur du range des lignes de tendance, sans que toutefois les oscillations touchent ces dernières.

Ce phénomène peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Certains auteurs considèrent que la figure reste quand même valide et, que dans ce cas, la sortie de la formation est définie par le débordement du dernier plus haut ou plus bas marqués sur les lignes de tendance.

Cela me paraît très discutable, car la dynamique oscillatoire de la figure est alors épuisée. En effet, considérer le point de cassure par rapport au dernier extrême, n’est pas correcte en terme de psychologie.

La cassure est définie, comme pour les autres figures chartistes, par la rupture d’une ligne de tendance et non par le débordement d’un dernier extrême.

Je considère cette évolution graphique comme un échec de la configuration, que l’on pourrait appeler sortie horizontale.
Globalement les cassures haussières sont observées dans 53 % des cas et font de la figure une faible configuration de continuation de sommet. Ainsi, 47 % des élargissements symétriques de sommet casseront vers le bas dans le cadre d’un retournement.

Cependant, cet aspect global ne donne pas d’élément pertinent pour une exploitation en terme de trading. Nous allons essayer d’affiner l’analyse de cette figure.

Ainsi, il est intéressant de constater que sur 100 figures étudiées, plus de 94 % des cassures haussières surviennent lorsque le cours de la valeur évolue dans le tiers supérieur de son range annuel, alors qu’aucune cassure haussière n’a été constaté dans le tiers inférieur de ce range.

Sortirons donc par le haut essentiellement les valeurs à forte auto-force relative.

Par ailleurs, 40 % des cassures baissières se produisent dans le tiers supérieur, 49 % dans le tiers intermédiaire et seulement
10 % dans le tiers inférieur.

La figure apparaît donc avoir plus le profil d’une figure de continuation haussière que de retournement lorsqu’elle se situe sur un haut de marché.
On peut exploiter les statistiques d’une façon encore plus fine. Ainsi, la probabilité de cassure haussière d’un élargissement symétrique de sommet est de 72 %, 12 %, 0 % lorsque l’on se situe respectivement dans les tiers supérieur, moyen et inférieur du range annuel.

Pour une cassure baissière, on passe donc respectivement à 28 %, 88 %, 100 %. En dehors de ces chiffres, une constatation importante s’impose : les élargissements symétriques de sommet se situant à proximité d’un plus haut annuel, sortiront préférentiellement vers le haut dans le cadre d’une continuation.

En revanche, une telle figure survenant dans les 2/3 inférieurs du range annuel, aura un fort potentiel de retournement baissier, puisque dans ces conditions, les sorties haussières ne surviennent que dans 12 % des cas.

Ceci a bien sûr des conséquences pratiques importantes en terme de trading et souligne l’ambivalence de cette figure à la fois forte figure de continuation sur des hauts niveaux de cours (relatifs) et configuration à fort potentiel de retournement dans le cas contraire.

Voilà la raison pour laquelle ces figures sont déconcertantes pour plus d’un intervenant et qu’on annonce classiquement un fort taux de retournement baissier associé à celles-ci.
     

     
Deux autres constatations sont intéressantes à mentionner ici.

Tout d’abord la relation statistique qui existe entre le nombre de points de rotation de la figure (nombre de points touchés sur les lignes de tendance avec rotation du côté opposé) et la probabilité de sortie.

En effet, il apparaît que seulement 50 % des cassures surviennent avant le cinquième point de rotation, et, qu’après celui-ci, 84 % des cassures hautes et 75 % des cassures basses ont eu lieu.

Après le sixième point, les chiffres passent à 97 % et 95 %.

Autrement dit, si vous observez une figure d’élargissement symétrique et six points de rotation, la probabilité de sortie est de plus de 95 % au prochain test d’une ligne de tendance.

L’autre aspect très intéressant à observer, est l’existence de ce que j’appelle une « rotation partielle » : l’action, après avoir touché une ligne de tendance, fait mine de repartir dans la direction opposée, puis retourne dans la direction initiale.
Ce mouvement partiel de déclin ou de hausse (après un contact respectivement sur la résistance ou le support) est alors associé à une forte probabilité de sortie du coté de la dernière ligne de tendance touchée, qui se chiffre à 86 % pour les sorties haussières et 65 % pour les baissières.

Donnons deux exemples d’exploitation pratique des différentes statistiques données ici.

Si vous observez un élargissement symétrique de sommet, la présence de six points de rotation, puis la survenue d’une rotation partielle sous la résistance, sur une valeur dont le cours se situe dans le tiers supérieur du range annuel, la probabilité de sortie haussière apparaît maximale.

Votre trade sera construit, raisonné et à faible risque. C’est la démarche globale de ce livre d’arriver par la connaissance des comportements les plus probables, à construire les opérations les moins risquées et les plus profitables.
Si le cas de figure n’est pas idéal, avec des discordances techniques, il vaut mieux ne pas engager son capital et attendre une meilleure opportunité.

Le marché ouvre tous les jours ! Ainsi, si vous observez à nouveau un élargissement de sommet, six points de rotation, une rotation partielle sous la résistance, mais sur une valeur qui se situe cette fois dans le tiers inférieur de son range annuel, allez-vous procéder à un achat spéculatif ? Ici, il y a une discordance manifeste.

Nous avons vu plus haut, qu’une sortie haussière sur ce niveau de cours est exceptionnelle, même si d’autres critères sont plus optimistes. Il est donc préférable de ne pas faire ce genre de trade lorsqu’il existe des éléments contradictoires.


Il faut se limiter à jouer les meilleurs signaux et travailler avec sélectivité.
 

Exemple de forme



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