27 - La tasse avec anse - Description
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Cette figure de
description récente est due à William J. O’Neil. Elle apparaît
en 1988, dans son excellent livre intitulé How to Make Money in
stocks, ouvrage désormais traduit en français.
Le nom s’inspire de l’aspect morphologique de la figure qui
ressemble à une tasse avec son anse vue de profil en coupe
longitudinale.
La figure se compose de deux creux arrondis, le premier plus
profond et plus large, la tasse, le second moins ample et moins
large, l’anse.
Les hauts ou « rebords » de la tasse et de l’anse sont en
général alignés sur une droite de résistance horizontale, que
l’on pourrait appeler par analogie « ligne du cou ». |
C’est la cassure de
cette ligne qui valide la sortie de la figure.
Lorsque l’on parle « d’arrondi » en chartisme, il ne s’agit pas
d’arrondi parfait tracé au compas bien sûr, mais d’une forme qui
s’apparente au fond de la lettre « U », en opposition avec les
formes de renversement plus aigu et pointu dit en « V ».
Dans le cas présent, il s’agit d’une forme de renversement
progressif, pouvant comporter des mouvements plus abrupts.
Mais il n’est pas possible globalement de calculer un angle
précis. |
N’attendez donc pas
que le marché dessine des arrondis parfaits.
Une fois encore, il faut raisonner en terme de psychologie avec
une certaine souplesse et non en morpho-géométrie rigide et
stérile.
D’ailleurs, lorsque l’on examine les très nombreux exemples
donnés dans le livre de O’Neil, bien peu forment des arrondis
parfaits, mais aucun ne forme de V bottom.
O’Neil donne un certain nombre de critères pour la validation de
la figure. Tout d’abord, il insiste sur les conditions
préalables à la survenue de la figure.
En effet, une tasse avec anse doit être précédée par une hausse
du marché d’au moins 30 %. Il apparaît donc que cette
configuration est plutôt une figure de continuation d’un trend
haussier significatif et non une figure de retournement.
En terme de continuation haussière, dans un marché haussier, la
baisse engendrée par la tasse ne devrait pas être supérieure à
deux fois celle observée sur les indices généraux de marché.
Dans le cas contraire, cela signifierait une faiblesse de la
valeur.
Il y a bien sûr des exceptions. La baisse générée entre le haut
et le fond de la tasse varie entre 12 % et 33 % en moyenne.
Le chiffre de 50 %
est donné comme limite, car, selon son expérience, une valeur
subissant une telle correction sera moins apte à donner un
mouvement haussier significatif à la sortie de la figure. |
Ces titres donneront souvent un mouvement limité qui échouera
après une hausse 5 % et 15 % au-dessus de la ligne du cou.
Ceci est valable pour les marchés en tendance haussière et non pour les
marchés baissiers qui sont en cours de retournement de tendance.
Le fond de la tasse doit être globalement en forme de « U » et
peut comporter deux à trois mouvements de baisse plus marqués.
Cependant, ils doivent toujours être contenus dans la
morphologie générale de la figure, ce qui sous-tend la solidité
de la base de la tasse.
En ce qui concerne l’anse, deux critères sont importants à
retenir pour une meilleure réussite de la figure.
Le premier est que l’anse doit se former dans la moitié
supérieure du range de la tasse. Ainsi le bas de l’anse ne
devrait pas enfoncer le milieu de la tasse.
Le deuxième préconise que l’anse doive se former au-dessus de la
moyenne mobile à 200 jours.
Le mouvement de
correction formée par l’anse est habituellement modéré, de
l’ordre de 10 % à 15 %, mais peut être plus important si la
tasse est très profonde ou très large. |
La durée de l’anse est habituellement supérieure à une à deux
semaines pour une durée totale de la figure qui varie entre 7 et
65 semaines, le plus souvent entre 3 et 6 mois.
Il s’agit donc
de structures assez longues à l’échelle de temps quotidienne ou
hebdomadaire.
Mais nous verrons par des exemples que ces structures sont tout
aussi observées et profitables en données intraday.
T. Bulkowski a étudié près de 400 de ces figures et nous donne
des statistiques intéressantes.
Il confirme notamment que la structure est fortement une figure
de continuation dans 77 % des cas, alors que seulement 23 % des
configurations étudiées, s’inscrivent dans un mouvement de
retournement de tendance.
La proportion de sortie haussière est de 79 %, contre 19 % pour
les baissières.
La durée moyenne de la figure observée est de 7 mois. Un des
faits marquants retrouvé est le taux très important de
pullbacks après cassure de la ligne du cou qui atteint 74 %.
Leur durée moyenne est de 12 jours. |
Il a été constaté
que les tasses ayant un versant droit plus haut que le gauche,
donnant une ligne du cou oblique haussière, avaient tendance à
donner une hausse plus significative à la sortie.
En revanche, O’Neil a observé que les figures dont l’anse forme
une dérive ascendante, souvent en forme de biseau ascendant à
partir du plus bas, avaient un taux d’échec plus important.
Par ailleurs, 10 % des sorties haussières échoueront à moins de
5 % de hausse, ce qui autrement dit, donne un taux de 90 % de
poursuite haussière, une fois que la cassure de la ligne du cou
a été dûment validée. |
J’ai pu observer
parfois un dédoublement de l’anse, parfois légèrement étagé.
Mais dans ce cas, le taux d’échec me paraît plus important.
On décrit également, la soucoupe avec anse, qui partage la même
psychologie que la tasse, à la différence que le premier bottom
apparaît moins profond, moins arrondi, plus prolongé. |
Il ne semble pas y avoir de différence significative de
performance à la sortie.
Il s’agit en fait d’une variante morphologique.
Par conséquent, je n’y consacre pas un chapitre entier, mais je
vous montrerai quelques exemples plus loin. |



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