Les volumes dans les tendances baissières
Une considération
fondamentale différencie l’évolution des volumes entre tendance
haussière et baissière : il n’est point besoin de forts volumes pour
alimenter la baisse d’une action.
Un titre boursier peut chuter sous l’action de son propre poids,
sous l’effet d’une force que l’on pourrait appeler « gravitation
boursière ».
En effet, si un titre est peu recherché, très peu d’acheteurs seront
présents et les cours peuvent descendre très vite sans qu’il y ait
en corollaire de forts volumes.
Ainsi, contrairement aux résistances, les cassures de supports n’ont
pas besoin d’être associées à de forts volumes pour être valides.
Cependant, elles le sont assez souvent et l’on peut donc
légitimement rechercher des volumes forts.
Les prix n’ont donc pas besoin de volumes importants pour baisser.
En effet, la pression acheteuse étant faible, les vendeurs ont tout
intérêt à proposer très progressivement leurs titres à la vente pour
éviter toute dégringolade intempestive, qui leur porterait préjudice
s’ils sont détenteurs de nombreuses actions.
Ainsi des baisses prolongées et importantes peuvent se produire avec
des volumes comparativement faibles.
Contrairement au marché haussier, les faibles volumes ne sont
absolument pas prédictifs de la pérennité ou non de la tendance
baissière.
Cependant, ces baisses peuvent et sont d’ailleurs souvent
accompagnées de volumes conséquents, notamment celles initiées à
l’issue de phases de distribution. |
Il
est par ailleurs fréquent de voir, à un moment donné de cette
évolution, une brusque accélération de la baisse et une forte
augmentation des volumes associés.
Ce phénomène, appelé « sell-off », annonce classiquement la fin de
la baisse. Tout a été vendu ou presque lors de la débâcle.
Une panique baissière correspond à une très forte baisse du
cours associée à de forts volumes, aboutissant à un creux majeur ou
à un nouveau plus bas.
En dehors des volumes, nous assistons de façon quasi constante, à
une augmentation de l’amplitude des bar-charts, qui signe la panique
par l’accroissement de volatilité à l’intérieur de la séance ou de
la période.
Elle peut survenir d’emblée suite à un effet d’annonce défavorable,
souvent initiée par un breakaway gap (à forts volumes) ou bien
survenir à l’issue d’une baisse préalable (sell-off).
Très souvent, une reprise technique suivra, à faible volume, donnant
parfois lieu à une nouvelle baisse, le marché éprouvant souvent le
besoin de retester les creux majeurs.
Si au cours de cette seconde baisse, les volumes sont
comparativement en nette diminution, cela peut représenter un très
bon signal de retournement haussier.
En effet, le tarissement des volumes sur des creux majeurs
successifs est un signe assez fin de l’affaiblissement de la
pression vendeuse. La hausse qui s’en suivra, comme nous l’avons vu,
pourra se faire alors avec de faibles volumes faute de titres
proposés à la vente.
Les volumes devraient cependant s’étoffer ultérieurement, en
particulier sur les cassures d’anciennes résistances. |
Dans
les périodes de consolidations des tendances baissières (rebonds
techniques), il est également usuel d’observer une baisse relative
des volumes, de même lors des phénomènes de pullback après cassure
de support.
Cela les différencie, entre autre, d’éventuelles phases
d’accumulation que nous allons voir.
Dans une zone basse de marché et après une phase assez longue de
baisse, la stagnation des prix ou une évolution dans un trading
range accompagnées de forts volumes, témoignent d’une phase
d’accumulation, propice à un retournement haussier solide.
En effet, ces volumes sont le témoin de l’entrée sur le marché de
nombreux nouveaux acheteurs optimistes sur la valeur et donc peu
enclin à céder précocement leurs titres.
La stagnation du cours quant à elle, met en évidence l’essoufflement
de la pression vendeuse. Ceci va être propice à la formation d’une
fondation solide, un support de qualité qui fera le lit d’une
nouvelle hausse.
Cette phase d’accumulation peut parfois être prolongée de plusieurs
mois avant de produire l’effet haussier voulu.
Nous voyons ainsi, que l’étude fine et comparée des volumes,
conjointement à la courbe des prix, peut être extrêmement pertinente
pour bien identifier et exploiter les différentes phases du marché
et permet de mieux cerner les véritables intentions des intervenants
principaux.
Les graphiques suivants vous donneront quelques exemples, mais vous
verrez que, tout au long de ce livre, l’analyse des volumes occupe
une place de choix, comme cela est le cas dans ma
pratique. |
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