Supports horizontaux
Les supports
horizontaux sont des niveaux de cotation qui vont freiner la baisse
de la valeur. Ils agissent comme des planchers plus ou moins
solides, sur lesquels la valeur peut rebondir et reprendre une
évolutionhaussière.
Un support est un niveau de prix où les ventes vont avoir tendance à
se tarir et les achats à se déclencher. Sur ces niveaux, les
vendeurs potentiels estiment que le prix est trop bas pour vendre et
qu’ils préfèrent attendre des jours meilleurs pour céder leurs
titres. Ce niveau correspond souvent à leur prix d’achat et par
conséquent vendre sur ces niveaux ne leurs apporterait aucun
bénéfice. De l’autre côté, ces bas niveaux de cours, vont aiguiser
l’appétit et la cupidité des acheteurs, qui vont penser faire une
bonne affaire en achetant les titres à prix « soldés ». Ainsi, la
relative faiblesse des vendeurs et l’appétit grandissant des
acheteurs vont déterminer ces zones de supports, qui vont entraver
la baisse du titre. Ici, le comportement des volumes est plus
subtil. En effet, l’augmentation instantanée des volumes à proximité
d’un support n’est pas forcément de bon augure. Une nette hausse des
volumes montre que beaucoup de vendeurs liquident leurs titres à
prix réduit. Même si en contrepartie les acheteurs sont initialement
présents, il n’est pas sûr qu’ils peuvent arriver à contenir le flux
vendeur si cela se poursuit. Cela dit, si le support reste intact
plusieurs jours malgré une nette augmentation des volumes, cela
prouve une équilibration des forces en présence et donc la
persistance de la force des acheteurs. Les ventes devant logiquement
se tarir par manque de titres, un nouveau départ haussier devrait
être observé. En effet, les nouveaux acheteurs confortés par la
solidité du support ne seront pas pressés de vendre et attendront
des cours meilleurs pour empocher leurs bénéfices. De même, les
vendeurs voyant que l’action ne baisse plus, reprendront confiance
en leurs titres et n’alimenteront plus les ventes. |
Par conséquent,
comme il y a de plus en plus d’acheteurs confiants d’un côté et de
moins en moins de vendeurs en face, le cours de l’action devrait
mécaniquement remonter. Personnelle ment, à l’approche d’un support,
je préfère voir un tarissement des volumes. En effet, cela tendrait
à nous faire penser qu’il y a peu de titres à vendre, peu de
vendeurs désabusés qui capitulent et bradent leurs titres. Comme
nous sommes sur un bas niveau de cours, des acheteurs sont à l’affût
et vont devoir se contenter du peu de titres à la vente. Il y a donc
peu de volume. Si les acheteurs se démasquent trop brutalement, en
achetant de grosses quantités de titres, le cours de l’action risque
de « flamber » rapidement, (car il y a peu de titres à la vente en
face). L’intérêt des acheteurs n’est pas de payer le prix fort.
Cependant, dans une telle éventualité, le titre rebondira fortement
sur son support ainsi respecté et seuls les plus avisés auront
acheté les titres à bas prix. Par conséquent, savoir bien définir
ces niveaux de support, observer les volumes et se mettre à l’affût
peut être extrêmement bénéfique.
Les supports sont des niveaux de rebond potentiel et l’on peut
penser que si déjà à plusieurs reprises ces niveaux ont été testés
et respectés, ces supports sont puissants et devraient jouer leur
rôle encore quelque temps. Mais rien n’est éternel et les supports
comme les résistances finiront souvent par être cassés.
Contrairement aux résistances, un volume important n’est pas
nécessaire pour valider la cassure d’un support. Comme nous l’avons
vu, s’il y a peu de vendeurs mais encore moins d’acheteurs, le
support pourra être cassé très rapidement sans aucun combat, le
titre tombant alors sous son propre poids. L’explication est que les
investisseurs ne portent plus aucun intérêt au titre. Même à prix
soldés, ils ne pensent pas faire une bonne affaire. |
Le titre
tombe par manque d’acheteurs, donc sans volume fort. Ultérieurement,
de gros volumes peuvent apparaître. Ils correspondent aux nombreux
détenteurs du titre qui, pris de panique, se débarrassent
massivement de leurs actions sans considération du prix. L’action
chutera alors considérablement avec de forts volumes.
On appelle
cela une panique baissière. Nous y reviendrons dans un chapitre
ultérieur. Cependant, assez fréquemment, le support est cassé avec
de forts volumes, annonçant une baisse prolongée et marquée,
alimentée par des « grosses mains » qui se débarrassent de leurs
titres devenus alors indésirables.
Comme pour les résistances, il existe aussi de fausses cassures de
support. Le titre semble partir fortement à la baisse, puis rebondit
brutalement dans l’autre sens. Comme nous venons de le voir, pour
les supports, les volumes ne sont pas spécialement prédictifs d’un
tel phénomène.
Les ressauts sont aux supports ce que les soulèvements sont aux
résistances. Il s’agit de brèves incursions baissières, parfois
limitées à la séance, qui traversent le support.
Cependant, la
clôture se fait souvent audessus de celui-ci. Ils constituent un
test positif du support prouvant sa solidité (les acheteurs ont pu
repousser les vendeurs au-dessus du support). Selon le principe de
l’élastique, la survenue d’un tel phénomène est susceptible de
repousser le titre à la hausse. |
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Ce graphique quotidien du titre Alcatel fait
apparaître un support horizontal sur le niveau des 25 euros qui
sera testé à deux reprises. La solidité de ce support fera le
lit d’une nouvelle et forte tendance haussière avec un
doublement du cours en deux mois et demi.
JD - Nous sommes de nouveau en présence d'un
double
bottom (double creux). On noteras le timing de ~ 1 mois pour
la formatio du double creux timing qui donne en général
d'excellent résultat, ici une hausse de plus de ~ 70% en moins
de 2 mois.Egalement on peut observé un pullback sur la
cassure puis d'énorme volume confortnt la hausse.
Un drapeau haussier s'en suivras qui nous permet de calculer
l'objectif "final"de la hausse. |
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Ce graphique quotidien
du titre Renault montre l’existence d’un support horizontal un
peu en dessous des 23 euros. Une fausse cassure interviendra en
(2), après un ressaut en (1), avant une reprise haussière de la
valeur.
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Savoir utiliser les lignes horizontales Il est
deux autres points importants que je souhaite préciser.
Tout d’abord, les lignes horizontales de support et de résistance
sont plutôt à considérer comme des zones de glissement où les
changements psychologiques s’opèrent et non comme des points précis
et rigides. Ainsi, on parlera par exemple d’une zone de résistance
autour des 50 euros et non d’une résistance à 50,07 euros.
Encore une fois, nous ne sommes pas dans une science exacte, ce ne
sont pas les mathématiques qui régissent les marchés financiers,
mais des êtres humains qui achètent et qui vendent des actions. Le
simple fait de coter 50,08 euros ou 50,10 euros, doit-il faire
considérer à lui seul que la résistance est cassée et que par
conséquent l’action va se précipiter à la hausse ? Certainement pas.
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Plus que le dépassement d’un chiffre, il faut que le graphique
nous montre explicitement le choix des intervenants. S’agit-il d’un
coup d’esbroufe ou d’une véritable évolution de la foule des
intervenants ?
L’exercice de l’analyse technique ne s’apparente
pas à la pratique d’une pseudomathématique rigide et stérile, mais
plutôt à un travail subtil de compréhension et de reconnaissance des
mouvements du marché. Le chiffre en lui-même n’est qu’un repère, une
zone stratégique à considérer et n’est qu’un des multiples aspects
de l’analyse. C’est pour cela que je préfère parler de zone de
support ou de résistance au lieu de donner des chiffres dont le
niveau de précision après la virgule est souvent inversement
proportionnel à l’expérience de l’analyste. Autrement dit,
méfiez-vous, des analyses qui comportent trop de chiffres après la
virgule et rappelezvousque l’analyse technique est du domaine du
semi-quantitatif. |
Le second
point à préciser est que dans le langage de l’analyse technique, la
cassure d’une résistance ou d’un support signifie que le cours de
clôture se fait au-delà de ces niveaux sur l’unité de temps
considéré.
Je dirai même nettement au-delà de la zone. Une simple incursion
à travers ces niveaux pendant la séance de cotation mais ne
persistant pas en clôture, ou même un faible dépassement en clôture,
ne doit pas être considérée comme une véritable cassure et peut
donner lieu à des contresens fâcheux. Nous avons vu dans ce cadre ce
qu’il en est des soulèvements et des ressauts. |
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